Célébrer l’être humain, sa capacité à réagir aux mutations et fractures continues du présent, traversant une géographie fluctuante de sons, d’images, de mouvements : c’est avec cette invitation qu’Ukiyo-e de Sidi Larbi Cherkaoui et le Ballet du Grand Théâtre de Genève inaugure , les 6 et 7 septembre dans la Cavea de l’Auditorium Parco della Musica “Ennio Morricone”, la trente-huitième édition du Festival Romaeuropa.
La première nationale d’Ukiyo-e est réalisée avec le soutien de la République et Canton de Genève, de la Ville de Genève et de l’Institut Suisse pour la présence des danseurs du célèbre Ballet et est présentée dans le cadre du focus dédié à la création artistique flamande articulé grâce au partenariat de trois ans lancé avec Flanders State of The Art. Le spectacle représente également le premier rendez-vous du parcours que REF2023 consacre à la grande danse contemporaine avec Dance Reflections de Van Cleef & Arpels, un projet avec lequel la célèbre maison soutient la création de danse et dont Romaeuropa est, pour la deuxième année, le seul partenaire italien.
Nouveau directeur artistique du Ballet du Grand Théâtre de Genève, Sidi Larbi Cherkaoui a construit l’Ukiyo-e non seulement comme une invitation à explorer la beauté créée par l’être humain mais aussi comme l’extraction d’un ensemble de connexions qui dessinent une carte faite de langues et esthétique, rencontres et dialogues, communauté et coopération. Pour donner vie à cette méditation, le chorégraphe a choisi de se tourner vers le Japon et notamment vers le style artistique « Ukiyo-e » (littéralement : images du monde flottant) développé durant l’ère dite d’Edo (1603-1868). Uki(floating) yo(mondo) est l’expression d’un nouveau style de vie léger, éphémère, insouciant mais non moins mélancolique, reflet des nouvelles classes sociales de villes comme Edo (aujourd’hui Tokyo), Osaka et Kyoto capables, à leur manière, de se détacher de la rigidité du système féodal qui imprégnait le reste du pays en se rassemblant autour de théâtres, lieux de plaisir, de nature, à la mode et bien représentés dans les célèbres sérigraphies qui influencèrent les grands peintres français du XIXe siècle (Degas, Manet, van Gogh ). « L’ukiyo-e est une manière démocratique de représenter le monde, de créer quelque chose qui restera pour toujours. Comme en chorégraphie, la réussite de l’œuvre est confiée au groupe de personnes travaillant ensemble. Je pense que c’est une représentation parfaite de ma façon de travailler », explique Cherkaoui.
Carlo Marino
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